Expert en géologie : les risques sismiques en Tunisie restent faibles
Docteur Riadh Ahmadi, expert en géologie structurelle et en séismes, a fait savoir, ce lundi 28 avril 2025, dans "Ahla Sbeh", que les secousses observées récemment à Sidi Bouzid se sont intensifiées, depuis la première du 3 février, qui avait atteint une magnitude de 4,9 sur l'échelle de Richter, entre Mezzouna et Meknassi.
Il a précisé que la région de Sidi Bouzid a, depuis, enregistré environ 17 secousses, ajoutant que bien que d'autres légères vibrations aient eu lieu dans d'autres parties du pays, les risques sismiques restaient faibles en Tunisie et que «ce qui arrive n'est pas hors du commun, un phénomène naturel», a-t-il dit.
Et d'expliquer : «En Tunisie, les tremblements de terre importants ou moyens se produisent sur des écarts très éloignés...entre 500 et 1 000 ans»,
Les secousses répétées ne se limitent pas à Sidi Bouzid
Riadh Ahmadi a, par ailleurs, affirmé que «les secousses répétées ne sont pas spécifiques à Sidi Bouzid. "Des régions montagneuses, telles que celles de Kairouan, Kasserine, Gafsa ou au Nord du pays, sont susceptibles de connaître ce phénomènes", a-t-il indiqué. Et d'ajouter que les montagnes sont apparues, par et après différentes étapes sismiques, qui provoquent d'infimes déformations lorsqu'elles se répètent»
Il a, également, souligné que des failles actives se trouvent dans diverses régions du pays, causant par moments de petits séismes et, à plus long terme, des séismes potentiellement plus sévères.
Historique :
Le plus puissant séisme recensé en Tunisie date de 1970, à Sidi Thabet (gouvernorat de l’Ariana), avec une magnitude de 5,9. En 1979, plusieurs séismes, allant de magnitudes 4 à 4,9 ont été enregistrés à des intervalles proches (moins d’un mois) dans différentes régions, notamment le Cap Bon, le Sahel et Jendouba.
En 1989, deux séismes notables ont, également, été relevés, avec des magnitudes de 4,8 et 4,9. Le premier a ébranlé une plateforme pétrolière à Gabès, tandis que le second a causé des fissures à Métlaoui et à Gafsa.
En 2024, la Tunisie s'est classée 55ᵉ sur le plan mondial dans l'Indice mondial des risques (World Risk Index), diffusé par l'organisation allemande Bündnis Entwicklung Hilft. Ce classement regroupe 193 États membres de l’ONU, répartis en cinq catégories, allant des pays à très faible risque (comme Monaco, Andorre, Luxembourg, Biélorussie, Finlande, Bahreïn et Qatar) jusqu'aux pays à très haut risque, incluant les Philippines, l'Indonésie et l'Inde...